samedi 6 octobre 2018

Aucune idée

J'ai eu une bulle au cerveau. Cette bulle, elle apparait une fois de temps en temps, je dirais 1 ou 2 fois par année en fait. Des fois je fais de l'insomnie, et quand ça m'arrive, je fais la pire affaire au monde quand on est incapable de s'endormir: je niaise sur mon téléphone. Et une fois de temps en temps, je reviens ici, relire ces trucs que j'ai jadis écrit.

Man. Ça fait un bail, hein?

Je viens de finir de relire mes billets de 2010. C'est moi. C'est peut-être la moi de v'là 8 ans, mais c'est la même moi pareil. Malgré les années, je peux encore me souvenir de la peine, des pleurs, des angoisses. Je me revois couchée sur le sofa, avec l'envie de rien faire, pendant je sais pas combien de temps. Je me souviens de l'automatisme qui s'emparait de moi quand je me levais le matin, de la grisalle, qui flottait autour de moi, partout, tout le temps. Tout ça à cause d'une personne. Pas un monstre, j'aurais pu rencontrer tellement pire. Juste quelqu'un de pas super nice, qui a frappé au moment où j'étais plus fragile, sans doute sans vraiment le vouloir. Juste un humain ben normal qui a pas été très gentil. That's it. Juste une peine d'amour, à 23 ans. J'étais pas la première, ni la dernière.

Je suis pas très destin dans la vie (cue ici à la chanson de Céline Dion), mais grâce à lui, grâce à ce fameux M. Eiffel, j'ai quand même pu accéder à plus, à mieux. La Dernière Minute de 2010 irait pas jusqu'à le remercier quand même, mais honnêtement, celle de 2018 a pas tant le choix de se dire que sans lui, sa vie ne serait pas la même.

Me voici, 8 ans plus tard. Fuck, 8 ans, c'est quand même long, même si pas tant en même temps. J'ai 30 ans, quasiment 31. Je suis mariée. J'ai 4 enfants. Toutes ces affaires là, dans l'absolu, ne veulent rien dire. Elles ne sont en rien un gage de succès, de réussite, ou de bonheur. Mais maintenant, elles font partie de ma vie.

La trentaine. C'est rien qu'un chiffre. Un chiffre qui fait en sorte que les moniteurs du camp de jour de ton fils te vouvoient et t'appellent Madame, mais rien qu'un chiffre quand même.
Le mariage. Ça veut rien dire au fond. Tu l'aimes pas plus, pas moins, un coup le certificat de mariage reçu par la poste. C'est juste cool parce que si un jour tu te sépares, tu sais que le patrimoine familial devrait être splitté un brin plus également.
Les enfants. J'en ai, mais j'aurais pu faire autrement. Maintenant qu'ils sont là je ne verrais pas ma vie sans eux (sauf des fois quand ils gossent), mais si j'avais fait d'autres choix, si je ne les avais jamais connu, je n'aurais jamais su à quel point je les aimerais. Et l'affaire qui est cool quand t'en a plusieurs, c'est que tu peux légalement ignorer les conseils non sollicités, parce que hey, t'as souvent plus d'enfants que la personne qui te donne les dits conseils. En fait t'as souvent plus d'enfants que ben du monde. Sauf l'amie de la cousine de ton voisin qui en a eu 12 en 5 ans, pis qui attends des triplets pour février dans 2 ans. Elle tu la trouves folle sans bon sens, mais anyway, c'est pas de tes affaires. On est tous le fou de quelqu'un d'autre je crois. Et c'est ben correct de même.

Je cherche un but à ce billet mais y'en a pas je pense. Je voulais juste dire que je suis vivante. Est-ce que je pense revenir écrire souvent? Hell no, la vie va fucking trop vite pour ça. Hier encore mon premier naissait, pis là j'me suis dit ce soir qu'il faudrait ben que je pense à renouveler son passeport.

J'aime toujours écrire, j'aimerais souvent prendre le temps d'écrire plus souvent. Et je ne peux me résoudre a supprimer ce p'tit bout d'internet que j'ai créé vla 8.

Faque me revoici, peut-être à tantôt, ou pas.

J'en ai honnêtement aucune idée.

vendredi 6 novembre 2015

Chez nous


Mis à part un billet rapide en avril, on s'est laissé en quelque part en 2014 au milieu d'un séjour de ma belle-mère qui nous visitait des Prairies. Un an plus tard, elle nous visite fucking régulièrement parce qu'elle est déménagée à Montréal pour se rapprocher de son fils maintenant unique. Y'a des jours où c'est pratique d'avoir une gardienne à 3 minutes à pied de chez nous, mais y'a des jours ou c'est quand même lourd de la voir retontir (trop) souvent à la maison. On s'adapte à tout j'pense. On va se laisser le temps.

On s'est laissé vers la fin de mon congé de maternité que j'avais étiré pour passer le plus de temps possible avec Jets Jr. D'la mauvaise herbe sur 2 pattes j'vous dit pas, il pousse plus vite que son ombre. J'ai eu la chance de rester deux mois de plus à la maison, question de le laisser grandir le plus possible avant qu'il ne commence la garderie à temps pour mon retour au travail.

On s'est laissé avant qu'une envie d'olives trop intense ne se fasse sentir. Avant que 4 jours avant mon retour au travail, une deuxième ligne rose n'apparaisse sur un p'tit bâton blanc. Ah ben, mon retour au travail ne sera pas trop long au fond.

On s'est laissé alors que nous n'étions que 3, avant que je devienne la maman d'une petite fille. Ma mini Dernière Minute qui est arrivée pile poil le jour de sa date prévue et qui est déjà 1000 fois plus ponctuelle que sa mère.

On s'est laissé v'là trop longtemps parce que le temps passe incroyablement vite. Parce que les journées sont trop courtes et parce que les minutes m'ont filé entre les doigts. Parce que par manque d'inspiration, j'ai commencé plusieurs billets que je n'ai jamais réussi à terminer. Parce que j'ai commencé à écrire ailleurs aussi, sur internet, sous mon vrai nom. 

Mais ici, c'est chez nous. Et c'est toujours bon de revenir à la maison.

vendredi 3 avril 2015

Depuis que je suis revenue à Montréal, j'avais débuté une nouvelle tradition: un brunch de Pâques. La première année, on avait reçu mes oncles/tantes/cousins(ines) du côté de ma mère chez nous. La deuxième, vu qu'on avait maintenant un bébé de 3 mois qui faisait en sorte que le ménage me tentait vraiment pas, on avait fait ça chez mes parents avec le même monde (mais c'est quand même moi qui cuisinait pour 15, vu que c'est mon fun à moi).

Cette année, vu ma tornade de 15 mois, mon retour au travail, la fatigue qui s'en suit pis ma toujours aussi grande haine du ménage, on faisait encore ça chez mes parents.

Une tradition, pour moi, c'est de refaire toujours la même affaire. Cette tradition-là, pour moi, c'était de profiter de Pâques pour faire un brunch avec les membres de ma famille du côté de ma mère. Simple de même.

Cette année, je sais pas trop pourquoi, ma mère m'a demandé si j'allais inviter la famille d'une de mes tantes du côté de mon père. J'ai simplement répondu que non, vu qu'on faisait ça avec l'autre côté de la famille, pis que ça ferait pas trop de sens vu que je n'invite pas personne d'autre du côté de mon père. 

Puis, quelques jours plus tard (j'aurais tellement dû m'en douter mais bon, je l'ai pas venu venir pantoute faut croire), ma mère m'a appelée pour me demander si on pouvait inviter la famille de ma tante. Vu que l'entente c'est que c'est moi qui organise, ben j'ai dit non. Tout en expliquant encore mon point. J'ai absolument rien contre la famille de ma tante. Pantoute. Mais là c'est "mon" brunch. Ben en tout cas c'est ce que je pensais. Et pour la 3e année, c'était avec la famille de ma mère que je voulais faire ça, comme la tradition que j'ai débutée. On a jamais rien fait avec la famille de mon père à Pâques, c'est pas comme si on se voyait à chaque année pis que là je décidais d'arrêter ça.

Parle parle, obstine obstine, justifie justifie, la conversation finit que ma mère va faire à sa tête parce que c'est ça que mon père veut aussi (argument de marde selon moi). Donc je raccroche, vraiment déçue pis un brin en tabarnak, en me disant que j'aurais donc dû faire ça chez nous finalement, que oui j'aurais fait du ménage, mais que au moins j'aurais pu faire ça vraiment comme je le voyais.

Ça fait une semaine que je repasse ça dans ma tête, pis ça vient me chercher à chaque fois. Que ma tradition soit fuckée. Je sais, les traditions évoluent des fois, mais habituellement, pas trop.

Ce matin, après avoir reparlé du brunch au téléphone, je me suis rendue compte que ça m'atteignait vraiment beaucoup (trop), que ça me faisait ben d'la peine de me faire imposer des affaires, pis que j'avais plus du tout envie de m'en occuper. Donc après y avoir pensé un peu, j'ai rappelé mes parents pour leur dire que j'allais rappeler les gens pis dire que j'allais annuler. Pas par vengeance là. J'allais juste dire qu'on avait tous été malade à la maison (ce qui est vrai) pis que je suis trop fatiguée pour m'en occuper.

Dans le fond, j'ai juste vraiment pu envie de le faire, et en plus de ça, j'ai passé une semaine de fou à la job et c'est vrai qu'on a tous été malades à la maison. Alors passer samedi et dimanche à cuisiner, pour quelque chose qui au fond m'attriste tout en étant déjà over fatiguée, non merci...

Est-ce que c'est bébé? Pas pour moi. Peut-être au fond. Je sais pas. Mais j'ai quand même réalisé que je me sentais mieux. Que j'étais à l'aise avec ma décision. Je suis un peu déçue de ne pas faire de brunch, surtout pour mon fils qui n'aura pas de grosse chasse au trésor, mais bon, on lui en fera une petite à la maison. 

Pis on s'entend qu'à son âge, il devrait pas trop m'en vouloir.

jeudi 27 novembre 2014

Ces choses que j'aimerais te dire


Ahhhhh, belle-maman. Je t'aime tsé. Pour vrai en plus. Mais, parce que oui il y a un mais... Osti que tu me tapes sur les nerfs.

Si seulement tu savais...

- Que t'as pas besoin de me répéter les affaires 10 fois. C'est pas parce que je comprends pas que je ne suis pas tes conseils. C'est parce que je m'en fous. Tu peux donc cesser de me donner ton éternel truc pour laver ma porte de douche, mon spray CLR fonctionne vraiment mieux que ta théorie d'utilisation d'une débarbouillette mouillée avec du savon dedans. Depuis quand le savon enlève les résidus de savon anyway?

- Le silence n'a jamais tué personne. S'il te plait, tout moment de silence, aussi minime soit-il, n'a pas nécéssairement besoin d'être rempli par une phrase quelconque. 

- 20 degrés celcius est une température parfaite pour l'intérieur de mon chez nous. Si t'as chaud, enlève ta veste. Si t'es pas encore contente, prends l'avion pis retourne chez vous.

- Je suis pleinement satisfaite de l'organisation de mon tiroir à ustensiles. Nul besoin de le réorganiser, je vais tout remettre à sa place à ton départ.

- Cesse d'appeler mon fils ton fils. Il est sorti par mon vagin, certainement pas le tien.

Ce n'est pas parce qu'un enfant se met quelque chose dans la bouche qu'il fait nécessairement ses dents. Un enfant traverse ce qu'on appelle une phase orale. Non, mon fils ne faisait pas ses dents à 2 mois. Ni à 3. Ni à 4, 5, 6, 7, 8 et 9 mois. Il a commencé à faire ses dents à 10 mois, il y a 1 semaine en fait.

- Cesse de dire que tout ce que tu ne comprends pas est stupide. C'est pas parce que tu n'es pas d'accord que ça l'est. C'est peut-être différent, mais pas nécessairement stupide. Pour cette raison, j'ai bien l'intention d'allaiter mon fils jusqu'à ses deux ans. Oui, juste pour t'écoeurer. Oui, j'suis bébé de même moi.

- Si ton fils prend des journées de congé quand tu nous visites, ce n'est pas de peur que tu t'ennuies. C'est pour ma santé mentale, pour ne pas que je sois toute seule avec toi toute la journée. Tu peux donc arrêter de lui dire qu'il peut aller travailler, il n'ira pas, il sait qu'un divorce lui coûterait cher.

- On n'entre pas dans la chambre des gens sans cogner. Si on cogne, on attend une réponse avant d'entrer. Si la personne répond "Non" ou "Attend", on n'entre pas. En cas de doute, on s'abstient de tourner la poignée et on fait demi-tour.

- Couper la parole des gens est un acte impoli. On attend son tour avant de parler. Et si on tente quand même de couper la parole de quelqu'un, le faire en parlant très fort n'est en aucun cas nécessaire. C'est juste vraiment plus agressant.

- Changer la vérité pour bien paraître n'est pas une bonne chose. Non, nous n'avons pas appelé notre fils en l'honneur de son grand-père parce que tu nous l'as demandé. Nous avons décidé par nous même, et t'en avons avisé par la suite, lorsque la décision était déjà prise. Cesse de prétendre le contraire, tout spécialement quand je suis dans la même pièce et que je participe à la discussion. Si t'es pour mentir, aie au moins la décence de le faire dans mon dos.

- Si j'ai envie de me gratter la joue je vais le faire. Je considère que de se gratter la joue, c'est un droit acquis. Mon nom n'est pas Hulk, je contrôle assez ma force pour ne pas me blesser au visage, je n'ai pas besoin d'un avertissement pour ne pas le faire trop fort. Pis j'ai 27 ans. Chill out.

- Arrête de demander ce que tous les prénoms francophones veulent dire. C'est pareil comme en anglais dans le fond, souvent, ça veut rien dire. C'est juste un fucking prénom.

- Non, mon fils ne se fera pas baptiser. Sa marraine étant décédée, je ne ferai pas de cérémonie sans elle. Si j'ai d'autres enfants, ils ne le seront pas non plus. Ils iront en enfer, just deal with it.

- Ta dinde est toujours sèche à l'Action de Grâce. Voilà, c'est dit. Et de grâce, arrête de l'amener avec toi en avion quand tu viens ici. On a des épiceries ici aussi, le Québec c'est pas le tiers-monde.

La madame est pas méchante là. C'est ça le pire. Mais osti qu'elle me tire du jus.

jeudi 30 octobre 2014

2 mois et demi

2 mois et demi. C'est ce qui restait d'énergie dans son petit corps tout ravagé par la maladie.

Après avoir passé 2 semaines à me retenir de crier, à me retenir de les shaker, à me retenir de leur dire ce que je pensais, j'ai finalement compris que c'était ce qu'elle désirait au fond: vivre. Même si c'était pour pas longtemps, même si ça se ferait dans un hôpital, même si ça ferait ben mal. Même si je comprenais pas. J'imagine que quand t'as été malade depuis toujours, ta définition de la vie n'est pas la même que la mienne. Un restant de vie, aussi moche soit-il, peut alors t'apparaitre comme la meilleur des options. Ou la seule, peut-être.

Et puis jeudi dernier, après de nouvelles complications, elle a décidé qu'elle en avait assez. Elle a dit à sa mère que cette fois-ci, elle ne pensait pas qu'elle s'en sortirait. Que c'était peut-être le temps d'aller rejoindre son père. 

M. Jets est allé les rejoindre le lendemain. Il a pu la voir et lui parler quelques jours de plus, pendant qu'elle était toujours consciente.

Apparemment qu'elle disait qu'elle était prête. Mais apparemment aussi que ses yeux étaient tristes. Quand elle parlait, M. Jets pouvait voir dans ses yeux qu'elle savait tout ce qu'elle manquerait.

Bon Voyage Mlle. Jets. Je te souhaite une éternité remplie de chaleur et de boston terriers. Embrasse ton papa pour moi, et à partir de maintenant repose toi.

Je vais m'occuper de ta mère, ton frère et de ton filleul pour toi.

Bisous,

Ta soeur qui t'aime

mardi 12 août 2014

Envie de gueler


Quand je vois ma belle-soeur branchée de partout, qui s'hémorragie la vie on & off (je'l sais, ça se dit pas) depuis quasiment un mois, qui passe des milliers de scopes/angios/procédures difficiles en plus de sa dialyse quotidienne tout en se faisant intuber a tout bout de champ, j'ai envie de leur crier: CRISSEZ-LUI PATIENCE!

Quand je vais la voir aux soins intensifs pis que je la vois peiner à cligner des yeux parce qu'elle perd du sang quasiment aussi vite qu'ils peuvent lui en transfuser, j'ai envie de leur dire: C'EST ASSEZ LÀ!

Quand j'entends ma belle-mère qui me dit: "Il faut essayer quelque chose. On peut pas abandonner. Je veux pas la voir souffrir, mais je peux pas la laisser partir.": J'ai envie de la pogner par les épaules, de la shaker ben comme il faut, pis de la raisonner en lui disant que là: ÇA A JUSTE PU DE BON SENS.

Des fois j'me trouve sans coeur. J'me dis que si c'était mon fils je penserais pas comme ça j'imagine.

Mais si c'était moi par contre, j'aimerais ça que quelqu'un ait le courage de leur dire ces choses-là. Je sais plus combien de fois j'ai dit à M. Jets: si jamais ça m'arrive, tu me laisses partir.

Traitez-moi de pas fine, traitez-moi de radicale, d'ailleurs peut-être que demain après son millionième scope elle ira miraculeusement mieux. Dans ce cas-là je me trouverai moi-même pas fine, je me trouverai moi-même radicale. Pis je me sentirai coupable.

Mais peut-être qu'elle souffrira le martyr pour rien aussi. Peut-être qu'elle va y rester, en plein milieu de la salle d'opération. Peut-être qu'elle survivra à la procédure et que ça lui donnera quelques jours ou semaines de plus qu'elle passera à endurer des douleurs plus atroces les une que les autres sans jamais pouvoir sortir de son lit.

Peu importe le résultat. Aujourd'hui j'ai envie de gueler.

dimanche 10 août 2014

Feeling

Ma grand-mère est née un 10 août, et est décédée le 22 juillet. Aujourd'hui, elle fêterait ses 94 ans.

Ma belle-soeur est née un 22 juillet. Aujourd'hui, elle est dans un état stable mais critique aux soins intensifs. On sait pas si elle va s'en sortir.

J'suis pas fan de numérologie, mais je peux pas m'empêcher de trouver ça weird.

J'ai un drôle de feeling par rapport à ça depuis le début de la semaine.