mardi 12 août 2014

Envie de gueler


Quand je vois ma belle-soeur branchée de partout, qui s'hémorragie la vie on & off (je'l sais, ça se dit pas) depuis quasiment un mois, qui passe des milliers de scopes/angios/procédures difficiles en plus de sa dialyse quotidienne tout en se faisant intuber a tout bout de champ, j'ai envie de leur crier: CRISSEZ-LUI PATIENCE!

Quand je vais la voir aux soins intensifs pis que je la vois peiner à cligner des yeux parce qu'elle perd du sang quasiment aussi vite qu'ils peuvent lui en transfuser, j'ai envie de leur dire: C'EST ASSEZ LÀ!

Quand j'entends ma belle-mère qui me dit: "Il faut essayer quelque chose. On peut pas abandonner. Je veux pas la voir souffrir, mais je peux pas la laisser partir.": J'ai envie de la pogner par les épaules, de la shaker ben comme il faut, pis de la raisonner en lui disant que là: ÇA A JUSTE PU DE BON SENS.

Des fois j'me trouve sans coeur. J'me dis que si c'était mon fils je penserais pas comme ça j'imagine.

Mais si c'était moi par contre, j'aimerais ça que quelqu'un ait le courage de leur dire ces choses-là. Je sais plus combien de fois j'ai dit à M. Jets: si jamais ça m'arrive, tu me laisses partir.

Traitez-moi de pas fine, traitez-moi de radicale, d'ailleurs peut-être que demain après son millionième scope elle ira miraculeusement mieux. Dans ce cas-là je me trouverai moi-même pas fine, je me trouverai moi-même radicale. Pis je me sentirai coupable.

Mais peut-être qu'elle souffrira le martyr pour rien aussi. Peut-être qu'elle va y rester, en plein milieu de la salle d'opération. Peut-être qu'elle survivra à la procédure et que ça lui donnera quelques jours ou semaines de plus qu'elle passera à endurer des douleurs plus atroces les une que les autres sans jamais pouvoir sortir de son lit.

Peu importe le résultat. Aujourd'hui j'ai envie de gueler.

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