samedi 26 mars 2011

Le lampadaire

Mercredi matin je me suis pognée avec Miss P pour une connerie. Mais une connerie qui a fait, selon moi, remonter quelques trucs que j'avais minimisé il y a quelque mois. Des trucs que je croyais réglés entre nous deux, mais qui au fond ne l'étaient probablement pas tout à fait.

Et je l'ai trouvée dure avec moi. Ce qu'elle m'a dit m'a blessé. Pas parce qu'elle a été irrespectueuse, mais parce que son opinion compte beaucoup pour moi. Et que toujours selon moi, je ne méritais pas qu'elle me dise que j'avais changé et qu'elle en était déçue.

Comme je me suis sérieusement posé la question à savoir si j'étais vraiment devenue si affreuse dans la dernière année et que je ne m'en étais pas rendu compte, j'ai demandé l'avis d'un ami. Je suis allée voir M. CG.

Et j'en ai parlé avec lui. J'ai parlé avec lui de ce qui s'est passé avec Miss P, mais aussi du pourquoi je partais dimanche. Parce que je ne lui avais jamais dit. Il avait eu droit à la version officielle, comme la plupart des gens. J'ai besoin de changer d'air, besoin d'apprendre de nouvelles choses, de m'épanouir dans un nouvel environnement, je suis jeune, j'ai pas de maison pas d'enfant, si je veux faire un move c'est le bon moment, etc, etc, etc.

Alors on a parlé de M. Eiffel. Et j'ai eu droit à la métaphore du lampadaire.

On était dehors, au coin de la rue, tous les deux en train de fumer pendant que je lui exposais la situation. Et il m'a pointé un lampadaire.

Je ne devrais pas l'haïr autant. Il ne mérite pas que je m'en soucie à ce point. M. Eiffel ne devrait pas être plus important pour moi qu'un lampadaire. On n'haït pas un lampadaire. Un lampadaire ne déçoit pas. On se fout du lampadaire. Il est là, mais on ne le remarque pas. Il existe. Mais n'est pas important.

Il m'a dit que quand j'ai annoncé que je quittais la compagnie, les gens étaient tristes. J'ai eu droit à plein de bons mots, d'encouragements, de "tu vas nous manquer". Mais que si lui décide de partir un jour, il n'aura pas droit à ça. Il ne manquera pas à beaucoup de gens.

Il m'a parlé comme plein de gens l'ont fait depuis les derniers mois. Je ne sais pas si c'est la manière de le dire, ou le fait que j'ai beaucoup d'estime pour son opinion, mais ça m'a aidé à faire la paix avec la situation. Et ça, c'est la première fois que ça m'arrive depuis toute cette histoire.

Je ne dirais pas que je ne le déteste plus. Mais disons moins. Je le déteste moins. Et avec le temps, dans pas trop longtemps je crois, ce ne sera plus le cas. Il deviendra pour moi aussi un lampadaire.

Pis un lampadaire... ben on s'en contre calisse.

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Changement d'à propos :

24h plus tard, toujours pas plus avancée dans ses valises la fille...

Si mon père me voyait, la tête qu'il ferait...

...re-soupir...

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